Sursaut démocratique
mardi 19 juin 2007
Nous avons assisté, lors de ce second tour des élections législatives, à un petit sursaut démocratique.
En effet, l'Assemblée nationale ne sera finalement pas l'Assemblée institutionnelle de l'UMP, mais bien le lieu d'une représentation de 2 forces : l'UMP et le PS. Je regrette que les citoyens de sensibilités différentes, notamment ceux qui se reconnaissent dans le MoDem, n'y soient quasiment pas représentés ; mais c'est ainsi.
On peut donc espérer une plus grande vigilance de l'Assemblée nationale vis-à-vis de l'exécutif, bénéfique pour notre démocratie et pour l'ensemble des citoyens, y compris ceux ayant voté pour la majorité présidentielle. Car, si la victoire de cette dernière est très nette, tant aux élections présidentielles que législatives, nul ne peut affirmer que ses électeurs ont voté pour l'intégralité des points du programme de l'UMP. L'état de l'opinion sur des sujets comme la TVA sociale ou la franchise médicale en sont de sérieux exemples.
Pour autant, l'Assemblée nationale n'exercera sans doute pas la mission de contrôle qui est la sienne : même si elle se dote, conformément au programme présidentiel de Nicolas Sarkozy, d'un NAO à la française (National Audit Office : organisme de contrôle parlementaire indépendant mis en place au Royaume-Uni et en Suède), je ne suis pas sûr que nos députés aient eux-mêmes l'esprit d'indépendance nécessaire pour utiliser cet outil à bon escient.
Je pose en tout cas la question : verra-t-on désormais un écart supérieur aux 0,1% constatés chaque année entre la proposition budgétaire du gouvernement et le budget effectivement voté par les députés ???
Bref, si nous avons assisté dimanche soir à un petit sursaut démocratique, j'espère que nous saurons construire dans un avenir proche les bases d'un GRAND sursaut démocratique.
Par exemple :
- En introduisant une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin des élections législatives, afin de garantir à la fois la préservation d'une majorité et la meilleure représentation possible de l'ensemble des citoyens dans leur diversité ;
- En interdisant aux partis politiques de confier l'investiture à tout candidat ayant été condamné par la Justice, notamment pour corruption, abus de biens sociaux ou prise illégale d'intérêt ;
- En interdisant le cumul des mandats et en limitant le renouvellement d'un mandat de député à 1 fois ;
- En interdisant à tout ministre de se présenter à des élections législatives.
Lionel Lacassagne
Crédit image
Conseil général du Val de Marne
En effet, l'Assemblée nationale ne sera finalement pas l'Assemblée institutionnelle de l'UMP, mais bien le lieu d'une représentation de 2 forces : l'UMP et le PS. Je regrette que les citoyens de sensibilités différentes, notamment ceux qui se reconnaissent dans le MoDem, n'y soient quasiment pas représentés ; mais c'est ainsi.
On peut donc espérer une plus grande vigilance de l'Assemblée nationale vis-à-vis de l'exécutif, bénéfique pour notre démocratie et pour l'ensemble des citoyens, y compris ceux ayant voté pour la majorité présidentielle. Car, si la victoire de cette dernière est très nette, tant aux élections présidentielles que législatives, nul ne peut affirmer que ses électeurs ont voté pour l'intégralité des points du programme de l'UMP. L'état de l'opinion sur des sujets comme la TVA sociale ou la franchise médicale en sont de sérieux exemples.
Pour autant, l'Assemblée nationale n'exercera sans doute pas la mission de contrôle qui est la sienne : même si elle se dote, conformément au programme présidentiel de Nicolas Sarkozy, d'un NAO à la française (National Audit Office : organisme de contrôle parlementaire indépendant mis en place au Royaume-Uni et en Suède), je ne suis pas sûr que nos députés aient eux-mêmes l'esprit d'indépendance nécessaire pour utiliser cet outil à bon escient.
Je pose en tout cas la question : verra-t-on désormais un écart supérieur aux 0,1% constatés chaque année entre la proposition budgétaire du gouvernement et le budget effectivement voté par les députés ???
Bref, si nous avons assisté dimanche soir à un petit sursaut démocratique, j'espère que nous saurons construire dans un avenir proche les bases d'un GRAND sursaut démocratique.
Par exemple :
- En introduisant une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin des élections législatives, afin de garantir à la fois la préservation d'une majorité et la meilleure représentation possible de l'ensemble des citoyens dans leur diversité ;
- En interdisant aux partis politiques de confier l'investiture à tout candidat ayant été condamné par la Justice, notamment pour corruption, abus de biens sociaux ou prise illégale d'intérêt ;
- En interdisant le cumul des mandats et en limitant le renouvellement d'un mandat de député à 1 fois ;
- En interdisant à tout ministre de se présenter à des élections législatives.
Lionel Lacassagne
Crédit image
Conseil général du Val de Marne
Libellés : cumul, démocratie, elections, législatives, mandats
5 Comments:
commented by Anonyme, 19 juin 2007 à 14:39
Je vous remercie pour votre commentaire, qui permet un échange et quelques approfondissements.
Mon opinion est que le cumul des mandats ne constitue pas seulement un frein au renouvellement de la classe politique dont nous avons besoin (quand on reste 20 ans au même poste, on reste sur ses acquis alors que des visions et expériences nouvelles et complémentaires seraient bénéfiques pour la collectivité) : il pose aussi le problème du conflit d'intérêt entre des responsabilités nationales et locales.
D'autre part, il incite les élus à mener leurs actions davantage en vue de se faire ré-élire plutôt que de servir des convictions et un projet le temps d'un mandat.
Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles la plupart des autres pays (Europe et Etats-Unis)en ont interdit la pratique. Je ne pense pas que nous soyons plus intelligents ni plus exemplaires que les autres, et, au vu des réformes qu'ils arrivent à mener, tant pour réduire leur dette publique que pour réaliser une véritable croissance structurelle, je pense vraiment que nous ferions bien de nous en inspirer.
Je vous rejoins en revanche tout à fait sur l'importance, complémentaire, de donner aux citoyens l'envie de s'exprimer et de raisonner sur un plan autant collectif qu'individuel.
Bien Cordialement,
Mon opinion est que le cumul des mandats ne constitue pas seulement un frein au renouvellement de la classe politique dont nous avons besoin (quand on reste 20 ans au même poste, on reste sur ses acquis alors que des visions et expériences nouvelles et complémentaires seraient bénéfiques pour la collectivité) : il pose aussi le problème du conflit d'intérêt entre des responsabilités nationales et locales.
D'autre part, il incite les élus à mener leurs actions davantage en vue de se faire ré-élire plutôt que de servir des convictions et un projet le temps d'un mandat.
Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles la plupart des autres pays (Europe et Etats-Unis)en ont interdit la pratique. Je ne pense pas que nous soyons plus intelligents ni plus exemplaires que les autres, et, au vu des réformes qu'ils arrivent à mener, tant pour réduire leur dette publique que pour réaliser une véritable croissance structurelle, je pense vraiment que nous ferions bien de nous en inspirer.
Je vous rejoins en revanche tout à fait sur l'importance, complémentaire, de donner aux citoyens l'envie de s'exprimer et de raisonner sur un plan autant collectif qu'individuel.
Bien Cordialement,
commented by 19 juin 2007 à 21:17
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@Philippe,
J'ignore qui vous êtes , mais je sens une culture d'appareil, respectable mais totalement dépassée!
Qui peut encore se satisfaire d' une représentation nationale, ou la trahison sert de viatique et le caporalisme de conviction;
faites un tour sur LES ECHOS de ce 19 juin, un billet de Mr Olivier COSTA devrait convaincre les derniers résistants honnêtes!!
Notre mouvement a fait du statut de l'élu et de la fin du cumul des mandats la mére de toutes les réformes, le vérrou qu'il faut tirer pour réformer l'Etat. Nous entendons bien nous atteler à cette légitime et belle ambition!!
J'ignore qui vous êtes , mais je sens une culture d'appareil, respectable mais totalement dépassée!
Qui peut encore se satisfaire d' une représentation nationale, ou la trahison sert de viatique et le caporalisme de conviction;
faites un tour sur LES ECHOS de ce 19 juin, un billet de Mr Olivier COSTA devrait convaincre les derniers résistants honnêtes!!
Notre mouvement a fait du statut de l'élu et de la fin du cumul des mandats la mére de toutes les réformes, le vérrou qu'il faut tirer pour réformer l'Etat. Nous entendons bien nous atteler à cette légitime et belle ambition!!
commented by 19 juin 2007 à 22:42
,
M HASSELMANN,
Vous écrivez : "J'ignore qui vous êtes , mais je sens une culture d'appareil, respectable mais totalement dépassée!"
De votre côté on sent une vision de la société française un peu trop idyllique.
Quant au journal Les ECHOS, qui devrait avec la Tribune être la propriété du meilleur ami de notre président de la république, je connais de meilleures références.
Méfiez vous, bâtir un programme sur le seul argument du statut de l'élu risque de passionner autant les citoyens que les émissions culturelles à une heure de grande écoute.
Cordialement
Vous écrivez : "J'ignore qui vous êtes , mais je sens une culture d'appareil, respectable mais totalement dépassée!"
De votre côté on sent une vision de la société française un peu trop idyllique.
Quant au journal Les ECHOS, qui devrait avec la Tribune être la propriété du meilleur ami de notre président de la république, je connais de meilleures références.
Méfiez vous, bâtir un programme sur le seul argument du statut de l'élu risque de passionner autant les citoyens que les émissions culturelles à une heure de grande écoute.
Cordialement
commented by 20 juin 2007 à 10:49
,
@PHILIPPE?
A mon age laissez moi encore un peu rêver, avec ma vision idyllique.
Cela dit, rassurez vous, ce que nous allons proposer, se décline en 3 axes, un instrument, une référence, et de l'opérationnel.
Le statut de l'élu et la fin du cumul des mandats n'est qu'un instrument, ce n'est pas une fin en soi, et nous allons expliquer pourquoi.La référence c'est la conscience de la terre . Pour l'opérationnel c'est une autre forme d'économie.Nous sommes en phase de test, et c'est assez encourageant. Cela dit, ni moi, ni ceux qui animent notre mouvement ne se croient investis d'un destin "méssianique", c'est peut être ce qui fera notre force!
A mon age laissez moi encore un peu rêver, avec ma vision idyllique.
Cela dit, rassurez vous, ce que nous allons proposer, se décline en 3 axes, un instrument, une référence, et de l'opérationnel.
Le statut de l'élu et la fin du cumul des mandats n'est qu'un instrument, ce n'est pas une fin en soi, et nous allons expliquer pourquoi.La référence c'est la conscience de la terre . Pour l'opérationnel c'est une autre forme d'économie.Nous sommes en phase de test, et c'est assez encourageant. Cela dit, ni moi, ni ceux qui animent notre mouvement ne se croient investis d'un destin "méssianique", c'est peut être ce qui fera notre force!
commented by 20 juin 2007 à 19:32
,
Votre texte est intéressant mais n'apporte pas de solutions réelles au problème de démocratie que vous évoquez.
Non cumul des mandats : C'est un "marronier" des partis minoritaires au même titre que la proportionnelle.
La belle légende qui veut que des miliers de français compétents et engagés piaffent d'impatience alors qu'ils sont barrés par de "monstreux" cumulards est ... une légende.
la société individualiste qui s'est instituée petit à petit et malheureusement de façon durable refuse tous les engagements. Le citoyen moderne a pris l'habitude de "faire ses courses" dans l'offre politique au même titre qu'il choisit ses programmes TV.
Au delà d'un sursaut, il est indispensable de donner aux citoyens le goût de l'expression et du travail en communauté plus que de réduire les mandats et augmenter le nombre d'impétrants.
Cordialement